lundi 4 février 2013

Énigme photographique (suite)


L'un de mes cousins issus de germains, qui est aussi un blogueur invétéré et relaie mon billet du lundi sur son site, a peut-être trouvé la clef qui me manquait. Ayant trouvé une ressemblance avec son père et son grand-père, il me suggère que l'inconnue de la photo pourrait être notre arrière-grand-mère commune, Eugénie Caperet.

Il se trouve que j'ai la chance d'avoir un autre portrait d'Eugénie, une photo plus tardive qui présente effectivement des similitudes avec la première : les yeux clairs, le front et l'arc des sourcils, le dessin de la bouche et jusqu'à la coiffure qui est presque la même. Autre élément : les perles aux oreilles sont identiques.

Eugénie Caperet, Archives personnelles
De son côté, Sophie Boudarel estime que la photo sortie du studio Disdéri pourrait être datée des années 1870, compte tenu de ses caractéristiques techniques. Elle suggère aussi que la robe sombre pourrait être la marque d'un deuil : le cadre posé devant la jeune femme pourrait contenir le portrait d'un défunt. J'ai essayé d'agrandir le scan au maximum et, en dépit d'une forte pixellisation, je dirais qu'il pourrait s'agir d'un portrait d'enfant, sans en être tout à fait sûre.

Voyons si tous ces éléments cadrent avec ce que je sais de mon arrière-grand-mère du côté maternel.

Eugénie Caperet est née à Pau, dans les Pyrénées-Atlantiques, le 16 mars 1856. C'est la dernière d'une fratrie de sept enfants dont trois au moins sont morts en bas âge. La famille demeurait rue Henri IV, en plein centre ville.

Eugénie perd ses parents alors qu'elle est encore très jeune. Elle n'a que quinze ans quand son père, Jean Caperet, huissier de justice, décède en août 1871, à soixante-cinq ans. Elle a vingt-et-un ans, lorsque sa mère part à son tour, en juillet 1877, à soixante-et-un ans.

Elle épouse Théodore Fourcade un an et demi plus tard, le 22 janvier 1879. Le couple aura sept enfants. Les deux premiers, Jeanne et Paul, voient le jour rue de la Préfecture : Jeanne, née en décembre 1879, meurt à l'âge de cinq ans ; Paul, né en avril 1881, n'atteint pas sa onzième année. C'est sans doute pour cette raison que ma grand-mère Julia, née en 1882 elle aussi rue de la Préfecture, fit toute sa vie l'objet de soins attentifs (considérée comme étant de santé fragile, elle n'en donnerait pas moins le jour à cinq enfants).

Viendront ensuite quatre garçons, Joseph en 1884, Jean en 1889, Théodore en 1894 et enfin Henri en 1899. Les trois premiers viennent au monde dans l'appartement de la rue des Arts, au-dessus de la chemiserie qui fit la fierté de la famille, le dernier garçon naquit dans la maison Planté, chemin Méon, non loin de la propriété de Bagatelle qui fait également partie de la saga familiale.

Pour en revenir au sujet qui nous intéresse aujourd'hui, si le portrait Disdéri fut pris à la fin des années 1870 ou au tout début des années 1880, il pourrait bien s'agir d'Eugénie Caperet : une jeune femme d'une vingtaine d'années, mariée en 1879, qui avait perdu ses parents. Mais il faut attendre 1885 pour qu'elle porte le deuil de la petite Jeanne et 1892 celui de Paul.

Il me reste donc à dater plus précisément la photo. Pour cela, il me faut effectuer des recherches plus approfondies sur le photographe : un certain H. Disdéri, 6 boulevard des Italiens à Paris, aurait-il succédé au célèbre André Adolphe Eugène Disdéri, installé au n°8 du même boulevard ? Et si oui, à quelle date ?

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