mardi 10 juin 2014

I comme images pieuses

Vous connaissez comme moi l'importance des papiers de famille pour faire progresser nos recherches généalogiques et pour illustrer notre histoire familiale. Sans parler de l'émotion qui nous saisit parfois au détour d'une photo un peu floue ou d'une signature malhabile…

Dans son livre(1) intitulé Ma généalogie de siècle en siècle, Marie-Odile Mergnac distingue trois catégories de documents :
  • Ceux qui précisent les dates des événements majeurs (naissance, mariage, décès), comme les extraits d'état civil, les cartes d'identité, les passeports, les livrets de famille,
  • Ceux qui racontent la vie quotidienne de nos parents et grands-parents et nous fournissent d'autres informations biographiques, comme les livrets militaires, les actes notariés, les décorations, les photos, la correspondance ou les journaux intimes,
  • Enfin ceux qui témoignent de l'époque au cours de laquelle ils ont vécu et du contexte historique, comme des tickets de rationnement, des livres de comptes, des journaux ou des revues.

 L'image pieuse se situe sans doute à la frontière entre ces deux dernières catégories : elle fournit éventuellement la date d'un événement particulier (baptême, communion, obsèques), mais elle témoigne aussi des mentalités d'une époque.

Je n'ai pas noté où et quand j'ai retrouvé l'image ci-dessous, ni les deux autres se rapportant au même événement. Sans doute, étaient-elles insérées dans un missel, mais lequel ? j'en ai plusieurs, élégamment reliés de cuir et marqués des initiales de leurs anciens propriétaires, dans ma bibliothèque.



Ces images me permettent tout d'abord de savoir que les deux aînés du couple formé par Maurice Maitreau et Julia Fourcade ont fait leur première communion le même jour, dans l'église de Goès. Rien de surprenant à cela : Suzanne était née en 1902, Paul en 1903, ils n'avaient guère qu'un an d'écart. Elles m'apprennent également qu'à cette date, le couple n'avait pas encore quitté Goès pour Oloron.

Mais elles témoignent également d'une religiosité, non exempte de mièvrerie (les couleurs pastel, les fleurs, les têtes penchées, les mains jointes du personnage à l'arrière-plan), et d'un certain raffinement caractéristique de la Belle Époque (l'ornementation de la première lettre du texte, la découpe du papier, la dorure sur la tranche).

Bref, un très modeste "papier de famille", cette image pieuse, mais qui n'en apporte pas moins sa pierre à l'édifice.



(1) Marie-Odile Mergnac, Ma généalogie de siècle en siècle, Editions Archives & Culture, 2009, 272 pages

1 commentaire:

  1. Elles étaient imprimées : quelle chance ! Chez nous elles étaient toutes écrites à la main par le jeune communiant qui allait ensuite les distribuer.

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